Les chevaux sentent l’odeur de nos émotions

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oilà une des raisons qui font des chevaux de si précieux compagnons en séance d’équicoaching Ci-dessous un article très intéressant publié par Léa LANSADE, Chercheure en éthologie équine pour l'IFCE, à l'INRAE dans la revue Scientific Reports : https://rdcu.be/c6Cfv

Et effectivement, c’est ce qui s’est produit : les chevaux ont détecté que l’odeur d’une personne joyeuse est différente de celle d’une personne qui a peur.

On entend souvent que les chevaux peuvent sentir nos émotions : Vrai ou Faux ? c’est ce que nous avons voulu savoir dans cette nouvelle étude.

Nous avons prélevé les odeurs corporelles de volontaires qui ressentaient soit de la joie, soit de la peur. Pour cela, ils ont regardé deux extraits vidéos : une comédie joyeuse et un film d’horreur (Sinister, élu film le plus terrifiant de l’année !). A l’issue des films, nous avons récupéré leurs T-shirts. Ces T-shirts ont été préparés et présentés aux chevaux selon un protocole standardisé dit « d’habituation-discrimination ». Pour cela, nous leur présentions deux fois de suite une même odeur (soit celle de peur, soit celle de joie) afin qu’ils s’y habituent, puis juste à la suite, nous leur présentions simultanément cette même odeur, face à l’odeur encore jamais sentie. S’ils étaient capables de faire la différence entre les deux, alors ils allaient progressivement de moins en moins sentir l’odeur répétée, et se mettre à sentir beaucoup plus la nouvelle odeur.

Et effectivement, c’est ce qui s’est produit : les chevaux ont détecté que l’odeur d’une personne joyeuse est différente de celle d’une personne qui a peur. Cette capacité de discrimination montre que les chevaux sont bel et bien capables de sentir nos odeurs émotionnelles.

En analysant plus avant le comportement des chevaux lors du test grâce à une analyse vidéographique approfondie, nous avons aussi constaté qu’ils utilisaient préférentiellement leur naseau gauche pour sentir l’odeur de joie. De précédentes études scientifiques ont démontré que cette latéralité ne tient pas au hasard : les chevaux utilisent davantage l’hémisphère gauche de leur cerveau (et donc leur naseau gauche dans le cas d’une odeur) pour analyser des stimuli à valence émotionnelle positive. Cela suggère que nos odeurs émotionnelles procurent en retour chez eux des émotions en accord avec l’émotion ressentie (positive quand ils sentent notre joie).

Nous souhaitons poursuivre ces études pour en savoir encore plus sur la communication chimique de nos émotions.